« Lucy1 in the sky » nous entraîne en ville sur le toit d'une tour et met en évidence tous les possibles d'un jardin urbain hors-sol.
Comment ne pas être fasciné par ces plantes qui, il y a plus de 100 millions d'années, étaient terrestres et qui pour survivre dans un environnement hostile se sont transformées pour quitter leur état de terrestre et atteindre celui d'épiphyte2 ? Et comment ne pas être reconnaissant à Lucy d'être enfin descendue de son arbre érythréen, 99 millions d'années plus tard ?
Aujourd'hui, les abeilles ne supportent plus leur condition d'honnêtes ouvrières agricoles butineuses et meurent en rase campagne sous l'effet conjugué des insecticides appliqués au tournesol, mais ou arbres fruitiers. Si la moitié survit, celles qui ont rejoint la ville prospèrent, nous dit-on, dans les ruchers qu'on leur installe sur les toits de nos cités.
Les hommes aussi se réfugient dans les villes pour y chercher les ressources que leur campagne ne peut plus leur donner. Cependant leurs jardins peinent à se trouver une place au soleil. Aussi devront-ils s'adapter tels les épiphytes en prenant de la hauteur. Le jardin du futur est sur la ville. Il la contemple et par-delà contemple son grand paysage. S'il est déraciné, il s'adapte et emprunte à la technique ses ressources : culture hors-sol, palette des épiphytes, hydroponie3, tapis végétalisés, énergie solaire, brumisation.
Ainsi, l'une des plus grandes découvertes de biodiversité est bien encore à ce jour la richesse de la canopée, jardin hors-sol sur le toit des forêts primaires. Après la pharmacopée, le jardin s'intéressera à ce vaste monde pour le toit des villes. Le végétal colonisera la ville et se nourrira de son eau, de son air et de ses déchets. Quant aux jardiniers, ils seront là pour orchestrer cette symbiose au sein de l'écoumène4 et en apprécier la diversité des bienfaits.
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